8.1.10

Enfant heureux

Éveillé le matin au port de l’innocence,
Il conserve en son cœur le sable mordoré
Du rivage où la nuit il va s’aventurer
Parmi les créations de ses contes d’enfance.

Il sillonne les champs avec un pas de danse,
Réchauffe d’un regard le vieil homme éploré,
Insuffle au vagabond la force d’espérer
Avec une caresse ornée de bienveillance.

Il compose un bouquet de bleuets dans le pré,
Puis l’offre au rossignol perché sur le fourré,
Afin que sa chanson redouble d’élégance.

Dès que le soir éteint le décor coloré,
Le garçon, l’âme en paix, le corps fourbu, s’avance
Vers l’île du sommeil, où son rêve commence.