Mon cœur s’est longtemps réchauffé
Au souvenir d’un grand chêne,
Que caressait le soleil de juin.
Mais l’automne a chassé la lumière.
Les moineaux se sont tus.
L’arbre étend son squelette sombre
Au-dessus du cimetière.
L’ombre engloutit l’espace.
L’horizon se rétrécit.
Je demeure seule
À fleur d’inespérance,
Dans l’immobilité du caveau.
Mon corps pèse moins qu’une feuille morte,
Le poids de l’inexistence.
Ma mémoire se dissout
Dans les ténèbres poisseuses.
Le corbeau qui picorait sur ma tombe
S’envole vers un jardin.
L’avenir m’oublie.