Le voyageur éteint sous sa mine crayeuse,
Avec pour tout bagage un serrement de cœur,
Traverse le wagon au pas de sa douleur,
Pour aller se tasser près d’une religieuse.
Dans le long défilé des heures silencieuses,
Il repasse en esprit la photo en couleurs
D’une femme envolée vers un traître bonheur,
Tandis que dans ses yeux palpite la veilleuse.
Le train chasse l’écho d’un unisson majeur,
Rongé par le poison d’un habile conteur
De destins enflammés d’étreintes merveilleuses.
L’homme aux sombres pensées, habillé de froideur,
Privé de son amante à la bouche soyeuse,
S’enfuit vers le marais d’une vie ennuyeuse.