Quand la ville s’éteint dans le berceau du soir,
La belle ténébreuse, en solitaire, arpente
Les quartiers silencieux où sa grâce insolente
Exalte la fureur des reines du trottoir.
Sur la place déserte où s’acharne à pleuvoir
Une averse glacée dont les gouttes luisantes
Forment en son esprit une antienne démente,
La fille sent monter l’odeur du désespoir.
Dès qu’un puant ivrogne aux prunelles brillantes
Effleure son poignet d’une main suppliante,
Elle abat le gêneur en deux coups de rasoir.
Sitôt que le soleil darde une gerbe ardente
De rayons pourfendeurs de ses délires noirs,
La rebelle s’endort sur le bord d’un comptoir.
1 commentaire:
Je dois dire que celui-là me laisse sans voix... il fait oublier la fadeur des derniers poèmes(pardon pour ma sincérité).
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