Arrière, mes démons, chantres du désespoir,
Sinistres assassins aux mensonges perfides,
Acharnés à changer la passion qui me guide
En gouffre d’obsessions, où je m’expose à choir !
Ôtez de moi vos mains hérissées de rasoirs
Pressés de célébrer la splendeur du suicide,
Afin que, délivrée de mes peurs, je réside,
Au pays de la paix, loin de votre pouvoir.
Éloignez vos violons aux accents d’homicide,
Pour que le défilé de mes jours se dévide
En un chemin serein, lisse comme un miroir.
Partez dès maintenant, ambassadeurs du vide,
Au seuil d’une journée où je ne veux plus voir
Le ballet menaçant de mes papillons noirs.