À travers les barreaux, les rayons minuscules
D’un soleil refusant d’étaler sa splendeur
Aiguisent les poignards du chagrin dans le cœur
Du prisonnier atone au fond de sa cellule.
Son avenir broyé entre les mandibules
Du maître du destin revêtu de froideur,
Il regarde le temps passer avec lenteur
Sur les chiffres brillants d’une odieuse pendule.
Tandis qu’en son esprit s’éteignent les couleurs
D’un village égayé par des rosiers en fleurs,
Son futur s’évapore au bord du crépuscule.
Le canevas des jours s’effiloche en longueur,
Si bien que le poison de l’ennui s’accumule
En poisseux marécage, où son âme bascule.